
«Nous n’avons pas un problème de texte, mais d’application des mesures prises»
La série noire sur nos routes continue. Une semaine après la tragédie de Sikilo qui avait fait 41 morts (bilan provisoire) et près de 100 blessés, le 8 janvier dernier, un autre accident aussi mortel s’est produit, ce lundi matin à Sakal, 22 morts ont été enregistrés provisoirement. Cela fait au total 63 décès des suites d’un accident routier, en une semaine, mais il fait dire, aussi, à l’expert en sécurité routière, Moustapha Gueye que les normes édictées pour la sécurité routière ne sont pas respectées. Ainsi, il invite le gouvernement à un dialogue avec les acteurs du secteur pour trouver un consensus.
Par rapport à la série d’accidents survenus ces derniers jours, l’expert en sécurité routière trouve que «c’est dans l’ordre normal des choses vu que, en matière de transport, il est clair que les normes édictées pour la sécurité routière doivent être respectées pour éviter un drame. Ici rien n’est respecté et tout est réuni pour que de tels drames surviennent», regrette Moustapha Gueye.
Par ailleurs, le spécialiste prend acte des mesures prises par le gouvernement à l’issue du Conseil interministériel consacré à la sécurité routière. Il dit rester attentif à la suite qui leur sera réservée. «Les mesures prises sont pertinentes comme toutes celles qui les ont précédées, mais jamais appliquées», a-t-il déploré. Ainsi, il rappelle qu’«en 2017, après l’accident survenue entre Louga et Saint-Louis un Conseil interministériel s’était tenu sous la houlette de Mahammed Boun Abdallah Dionne, Premier ministre à l’époque, une série de 06 mesures et 04 recommandations étaient issues des travaux. Et des commissions ont été formées pour y travailler, mais rien de tout cela n’a été suivi d’effet. Et les mesures sont rangées aux oubliettes. (…). Mon intime conviction est qu’il aurait pu remettre ces mesures au goût du jour, vu que cela s’inscrit entièrement dans le contexte de l’accident de Sikilo. Nous n’avons pas un problème de texte mais d’application des mesures prises», a soutenu l’expert en sécurité routière.
63 morts sur nos routes en une semaine
L’une des mesures, selon lui, c’est l’interdiction de transports interurbains de 23h à 5h du matin. Selon M. Guèye, cela ne réglera pas le problème, car, dit-il, «ça va au-delà des horaires de conduite mais plutôt de l’organisation du secteur des transports qui est dans un désordre total. Ce qui fait quel que soit la pertinence des mesures, les effets ne se feront pas sentir, parce que le cadre n’est pas propice».
Toutefois, l’expert en sécurité routière invite le gouvernement à un dialogue avec les acteurs. «Il faut que l’Etat mette en place un système de management de la sécurité routière à travers le Plan national de sécurité routière (PNSR) qui prend en charge toutes les parties prenantes, mais surtout une concertation avec tous les acteurs, avant de produire un document final».
Rama WADE
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