
Pour alerter et sensibiliser les étudiants sur ce danger-là
Les deux photographes qui pilotent «Nataal Mag», Abdou Cissé et Cheikh Tidiane Ndiaye, photographes respectivement aux journaux Le Quotidien et Les Echos, se sont retrouvés à l’UCAD, plus précisément au niveau du département de biologie végétale, pour partager une exposition photo sur «les sources de pollution» de la baie de Hann pour collaborer avec la communauté universitaire et la conscientiser sur le danger qui guette cette partie du pays. C’était samedi à l’occasion des journées d’intégration qui y étaient organisées.
A l’occasion, les deux photographes sollicitent l’appui d’autres structures pour permettre à ce que cette exposition soit présentée partout dans le Sénégal. «Nous avons eu l’accompagnement de Osiwa pour produire ces tableaux qui, aujourd’hui, sont des outils pédagogiques qui permet de sensibiliser l’ensemble des Sénégalais, l’ensemble des riverains de toutes les côtes du Sénégal» indique Cheikh Tidiane Ndiaye qui ajoute : «avec l’appui d’Osiwa, on a pu faire une exposition au Parc géologique de Hann en décembre dernier. Mais nous voulons que d’autres structures nous accompagnent pour pouvoir exposer partout au Sénégal pour mieux alerter et sensibiliser la population».
Selon Mbacké Seck, sentinelle de la baie de Hann c’est «extrêmement important au niveau pédagogique, pour que ces étudiants qui constituent le futur du Sénégal puissent voir ce niveau de pollution. Ce qu’est devenu Baie de Hann». Mbacké Seck souligne que «la dépollution de la Baie de Hann va impacter sur la partie sud de Dakar, du port jusqu’à Rufisque. Nous avons constaté l’élargissement du projet. L’argent a triplé de 33 milliards à 97 milliards. Le nombre de commune est passé de 5 à 19 communes. Donc c’est important que ce projet de dépollution que l’Etat du Sénégal le réussisse parce que les populations ont besoin d’un cadre de vie dépollué, d’un assainissement à la hauteur, d’un cadre de vie qui ne rend plus malade, mais qu’on est heureux d’habiter».
La sentinelle de la baie invite le gouvernement et les bailleurs de fonds à s’occuper davantage de ce projet : «C’est l’un des plus grands programmes d’assainissement du Sénégal et de l’Afrique de l’ouest. Ce projet est complexe parce qu’il y a une partie qui traverse deux départements et presque 19 communes. Nous avons aussi toute une zone industrielle et des villages de pécheurs qu’il faut tenir en compte. Mais il y a une partie du projet qui sera en mer avec l’émissaire en mer de 3 km. C’est un projet avec beaucoup de segments, mais très complexe. Il faut aller surement et lentement».
La réaction des étudiants après avoir vu ces photos qui illustrent le niveau de dégradation de la baie de Hann est unanime. Sidy Tine étudiant en science et technologie des semences dans le département de biologie végétale confie qu’il ne savait pas que cette catastrophe existait au Sénégal. «Lorsque j’ai vu ces photos, je ne réalisais pas que c’était réelle». Il remercie «Nataal Mag» de les avoir conscientisés sur ce phénomène. Cependant il rassure qu’il va sensibiliser les gens en commençant par lui-même : «Je ne vais plus jeter des matières organiques dans la nature. Et j’invite la population à prendre soin de la biodiversité».