Contrecoups des violences notées à Touba et Mbacké vendredi dernier suite au meeting avorté de PASTEF, 65 présumés manifestants qui avaient été arrêtés ont été présentés, hier au procureur de Diourbel. 10 parmi eux sont placés sous mandat de dépôt par un juge d’instruction du tribunal de grande instance de Diourbel. Les 55 autres bénéficient d’un retour de parquet et devront faire face aujourd’hui même au juge d’instruction saisi par le procureur qui a décidé d’ouvrir une information judiciaire. Mamadou Saïdou Diao, substitut du procureur de Diourbel, qui accuse les 69 individus arrêtés durant ces échauffourées d’avoir pris part à ces faits d’une particulière
gravité, ayant profondément troublé l’ordre public et porté atteinte à la sécurité des personnes et des biens».
Il les poursuit pour «participation à un rassemblement et à des actions diverses (article 98 du Code Pénal); dégradation de biens (article
225 du Code Pénal) ; dommage à la propriété mobilière et immobilière d’autrui (article 13-6 du Code des Contraventions) ; instigation pour participation à un rassemblement et à des actions diverses ayant causé des dommages aux biens ou à des personnes (article 98 du Code Pénal) ; manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique, ou à occasionner des troubles politiques graves, ou simplement à enfreindre les lois (article 80 du Code Pénal)».

La longue liste des délits retenus contre eux

Faisant la genèse de cette affaire, le procureur Diao rappelle qu’«au cours de ce mois de février 2023, des membres du Parti politique dénommé PASTEF ont adressé une demande de tenir un meeting à Mbacké, au préfet du département.
Cette autorité, par l’arrêté préfectoral n°122 du 07 février 2023 décidait d’une interdiction basée sur une inobservation de certaines conditions de forme légalement requises». Sur ces entrefaites, souligne-t-il, «avant même que la Cour suprême, saisie pour un référé administratif par les préposés à l’organisation de la manifestation, ne se prononça, certains cadres du parti dans le département, dont Serigne Assane Mbacké, ont proclamé publiquement que même sans autorisation, leur manifestation aura lieu (vidéo disponible sur Youtube)». Ainsi, poursuit le Substitut du procureur, «pour parer à toutes éventualités, les éléments des forces de défense et de sécurité dans le cadre de leur mission de maintien de l’ordre public et de protection des personnes et de leurs biens, avaient mis en place
un dispositif sécuritaire pour le respect strict de l’arrêté préfectoral».
Seulement, ajoute-t-il, «dans la matinée du 10 février 2023, des groupes de personnes ayant décidé de braver l’interdiction administrative, érigeaient des barrières et commençaient à brûler des pneus sur certaines artères de Touba et Mbacké. Dans l’après-midi, aux environs de 15 heures, les manifestants de plus en plus nombreux, se sont attaqués aux forces de l’ordre et se sont livrés à des actes de vandalisme et de pillage au niveau de trois stations d’essence, dontl’une a été incendiée, outre le saccage de l’agence

SONATEL de Ndam et de la boutique SENCHAN». Il souligne que «d’autres propriétés publiques et privées ont été également
endommagées au niveau du poste de perception de Touba, du siège de Serigne Modou Bara Dolly.
De même, des véhicules de police et de SENICO ont été caillassés». Et que c’est «sur ces entrefaites (que) les forces de l’ordre ont procédé sur les lieux, à l’arrestation de soixante-neuf (69) individus».

« Grand, je vous invite à la discussion… Si jamais vous privilégiez la confrontation, il n’y a rien de bon dans ce que j’ai vu »

Barthelemy Dias a offert sa médiation au Président Macky Sall pour le dégel du climat politique tendu. Dans un entretien avec Seneweb, ce jeudi, le maire de Dakar s’est montré alarmiste sur les conséquences d’une éventuelle confontation qui serait « incontrôlable ».
« Si le Conseil constitutionnel valide la 3e candidature de Macky Sall, ce n’est pas la fin du monde au Sénégal. Cela veut dire que ne va
s’entretuer pour ça. Si le Président Macky Sall veut forcer un 3e mandat, il va installer le pays dans la tension. Parce que si ça devait être le cas, quelle serait l’utiité de la Constitution, de la justice ? » C’est la lecture de barthelemy Dias, qui a une conception très simple du mandat : « C’est à chaque fois qu’on lève la main pour prêter serment. Combien de fois Macky Sall a-t-il levé la main, une ou deux fois ? », interpelle-t-il, déduisant par la même occasion un mandat de 5 ans du septenat du Président Sall. « Mais il sait qu’il n’a droit qu’à deux mandats. C’est pourquoi je me dis que peut-être, il y a un problème qu’on n’a pas cerné parce que c’est un être humain. Il a des pulsions, il a des sentiments et je rappelle aussi une chose : il peut connaître et ressentir la peur parce qu’il est père de famille et il est chef de parti politique et de coalition. C’est pourquoi je lui dis : grand, je vous invite à la discussion », lance-t-il.

« Président, la solution ce n’est les chars de combat que vous achetez ou les gars que vous recrutez »

Les conditions : « Je ne peux pas parler de Karim Wade parce que je ne le connais pas comme je connais Khalifa Sall. Mais Khalifa Sall a dans ce pays des aînés dont il suit les recommandations. Tout comme Ousmane Sonko qui, je l’espère, fera pareil. Mais il faut qu’on sache ce qu’ils vont concéder. 14 morts, nous ne laisserons pas passer. Ce qu’ils ont fait aussi autour du pétrole, nous ne laisserons pas passer », esquisse-t-il. Et d’ajouter : « Maintenant Macky Sall est un président sortant. Aucun président au Sénégal n’a quitté le pouvoir pour aller en prison. Ça, nous pourrons en discuter, peut-être pour permettre au Président Macky Sall d’avoir une sortie honorable parce que tout de même, pour l’Institution qu’il incarne, il est de notre responsabilité d’éviter que le Sénégal soit pointé  du doigt comme un pays à règlements de comptes. » Avant de mettre en garde : « Mais tous les petits voleurs de la République-là, après surtout le rapport de la Cour des comptes, ont intérêt à rendre l’argent, qui ne leur appartient pas. Qu’ils le rendent. » Barthelemy Dias a réitéré qu’il ne se présenterait pas à la Présidentielle de 2024, Khalifa Sall restant son candidat. Problème : son mentor est encore sous le coup de l’inégibilité. « Il n’y a pas de cas Khalifa Sall, il y a un complot Khalifa Sall. Ceux qui ont comploté pour l’écarter n’ont qu’à voir comment
le remettre en selle, c’est tout. D’ailleurs, qu’on laisse Ousmane Sonko en paix et qu’on permette au peuple sénégalais de choisir parmi ses candidats, c’est ça la vérité », assène-t-il, soulignant que la campagne du leader de Taxawu Sénégal a déjà débuté. « Nous n’attendons pas que Macky Sall dise qui est éligible ou non parce que nous serons de la course, c’est ce qui est normal. »
Avec un sourire chargé de mystères, il lâche : « C’est pourquoi j’ai appelé à la discussion. S’il n’y a pas de discussion dans ce pays, vous vous en prendrez à quelqu’un qui ne vous a rien fait, pour faire court. Trop c’est trop, s’il faut perdre, nous perdrions tous parce qu’il ya des choses qu’on ne va pas accepter au Sénégal ! Ça suffit tout de même ! » Après Ousmane Sonko, qui a appelé la veille le Président Macky Sall sur VOA « à revenir à la raison », c’est au tour de Barth : « Président, la solution ce n’est les chars de combat que vous achetez ou les gars que vous recrutez. La solution, c’est que vous acceptiez qu’on se retrouve autour d’une table pour discuter de l’avenir du Sénégal. Parce que si nous ne discutons pas, nous allons à l’affrontement. Et si Macky Sall ne le conçoit pas, je le lui dis ainsi : nous sommes plus nombreux, plus forts et plus courageux », estime-t-il, s’emmitouflant dans le manteau du petit-frère qui s’adresse à son grand-frère. « J’ai connu Macky Sall dans un autre monde », assure-t-il. Je vous appelle à la discussion. Si jamais vous privilégiez la confrontation, il n’y a rien de bon dans ce que j’ai vu, et le pays ne pourra pas le supporter sauf si l’armée s’en mêle. Mais ni la Police ni la Gendarmerie ne pourront le contenir, je le dis à haute voix », insiste-t-il.

« Il faut mettre la balle à terre et appeler au dialogue »

« C’est vous que Dieu a choisi comme président du Sénégal. Nous prions Dieu de vous faire revenir à la raison, il faut apaiser le climat », martèle-t-il, à nouveau. « Tout le monde a vu ce que Macky Sall a fait passer par le Port, mais il n’a pas vu ce que j’ai vu. C’est pourquoi je l’invite à la discussion parce qu’il risque d’y avoir beaucoup de morts. Le pays ne pourra pas supporter tout le sang qui sera versé ici. (…) C’est pourquoi je dis que j’ai connu un homme et je ne lui souhaite pas cela. » Barth décrit ainsi une situation de chaos qui plane sur le Sénégal dans laquelle personne ne gagnera. « Il n’ira pas au bout de son mandat parce que dans le chaos, tout le monde perd et moi, je n’ai pas envie de perdre. Je suis tout de même né dans ce pays », revendique-t-il, mesurant les conséquences pour la capitale dont il est le maire.
« Si le pays devait s’embraser, Dakar paierait le prix le plus lourd. Macky Sall n’est pas plus informé que moi, ce que je vois, ce n’est pas bon. On parle beaucoup des acteurs politiques. Mais une fois que ça commencera, ils ne pourront pas l’arrêter.
(…) Ce n’est pas gérable. Ce n’est pas ce qui avait arrêté les émeutes de mars 2021 qui pourra l’arrêter parce que la situation est actuellement incontrôlable. Il ne faut pas forcer, il ne faut pas avancer, ce n’est pas bon », suggère-t-il. « Il faut mettre la balle à terre et appeler au dialogue et on va discuter. Ceux qui ont tort présenteront leurs excuses ; que Macky Sall accepte de ne pas être candidat conformément à la Constitution et organise les élections. De notre côté, qu’on accepte que Macky Sall est un président sortant ».

Sans cela, prévient-il, « le Sénégal vivra ce qu’il n’a jamais vécu depuis les indépendances », non sans « exhorter le Président Macky à garder à l’esrpit ce que les guides religieux ont eu à accomplir lors des évènements de mars 2021. Qu’il ait un peu de kersa pour notre père Serigne Mountakha Mbacké parce que si ça éclate cette fois-ci, ce n’est pas bon. »

Des membres de la Société civile demandent aux instances africaines à œuvrer à la désescalade

Enda-Graf/Sahel, le Forum Social Sénégalais, le GRADEC (Groupe de Recherche et d’appui- conseil pour la Démocratie participative et la Bonne gouvernance), le RADI (Réseau Africain pour le Développement intégré), des organisations de la société civile, ont tiré la sonnette d’alarme. Inquiétées par la situation politico-judiciaire actuelle au Sénégal, elles «lancent un appel à l’opposition et à toute la classe politique pour qu’elles prennent la pleine mesure des risques qui exigent de leur part responsabilité et retenue». Outre ces cibles locales, elles ont appelé la CEDEAO, l’UA et la communauté internationale à «venir en aide au Sénégal par le déploiement rapide et efficace d’un dispositif de prévention et de résolution des conflits avant que la crise ne s’installe». Un appel lancé à travers un communiqué rendu public et dans lequel, il est signalé que «le 03 mars 2021, notre pays le Sénégal a failli basculer dans le chaos, plongé qu’il était en l’espace de quelques jours dans une rare violence dont les conséquences aux plans politique, social et institutionnel continuent encore de peser lourdement sur le présent et l’avenir de notre vivre- ensemble». Pour rappel, disent ces membres de la société civile, «il est important de noter que ces événements forts regrettables sont partis d’une confrontation opposant le pouvoir et
une frange importante de la jeunesse soutenant le principal leader de l’opposition alors interpellé par le tribunal dans une affaire de mœurs supposée et qui s’est soldée par quatorze morts restés jusque- là non encore élucidés par la justice». «Les risques de confrontation ont largement dépassé la cote critique d’alerte» Ces derniers qui entrevoient encore les germes d’une violence, ont relevé d’autres indices qui les font craindre le pire. «La décision malheureuse du Conseil constitutionnel invalidant la liste des titulaires de la principale coalition de l’opposition, lors des élections législatives, est venue accroître les facteurs de risque, de tension et de confrontation entre ces deux forces qui sont les deux pôles essentiels dans une démocratie moderne», signale lesdites organisations. «Cette situation a été, selon elles, aggravée dans la dernière période par le musèlement, l’affaissement de la démocratie et des libertés, à travers l’interdiction des manifestations publiques de partis politiques ou de la société civile, des arrestations et emprisonnements tous azimuts de leaders de l’opposition, de journalistes et d’activistes, sur la base de simples délits d’opinion ou de présomptions. Aussi est-il important de noter à cet effet, que l’ampleur et les proportions prises par la confrontation entre l’opposition et le pouvoir au sein de la nouvelle Assemblée nationale ainsi que l’entrée, pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, des forces de gendarmerie au sein de
cet hémicycle, constituent assurément un indicateur probant de la gravité exceptionnelle de la situation. A n’en pas douter, il est clair que dans ces conditions, la responsabilité de l’Etat pour la sauvegarde de la paix, de la stabilité et de la cohésion nationale est entière et sans équivoque», ont déclaré lesdites structures. «L’ampleur et les proportions prises par la confrontation constituent un indicateur probant de la gravité exceptionnelle de la situation» A en croire, Enda-Graf/Sahel, le Forum Social Sénégalais, le Gradec et le Radi, «cette situation est d’autant plus préoccupante que ces événements se déroulent dans un contexte où les populations sont durement confrontées à d’énormes difficultés face au renchérissement sans précédent du coût de la vie, à la crise de l’emploi et à la baisse drastique de leur pouvoir d’achats». «C’est pourquoi, prenant la pleine mesure de la gravité de la situation, nos organisations, soucieuses de la sauvegarde de la cohésion nationale et de la stabilité de notre pays, éprises de paix et de justice sociale, elles «déplorent fortement la judiciarisation des conflits et divergences politiques ; ce qui dans le meilleur des cas ne peut conduire qu’à la dévalorisation et à l’affaiblissement de la justice».
Dans le but d’apaiser la tension, ces membres de la société civile sénégalaise, ont lancé «un appel pressant au président de la République pour qu’il prenne d’urgence les mesures les plus appropriées permettant d’apaiser la situation». Un appel qui interpelle aussi «les chefs religieux, les leaders d’opinions, les acteurs politiques et de la société civile, à se lever et à agir, sans délai, pour le respect des libertés garanties par la Constitution ainsi que les valeurs et principes démocratiques qui, seuls, peuvent garantir une paix et une
stabilité durable».

«Les chefs religieux, les leaders d’opinions, etc. appelés à se lever et à agir, sans délai» Les membres de la société civile qui ont dans leur viseur les organisations sous-régionales, «demandent instamment à la Cedeao, à l’UA, à l’organisation des nations unies et à la communauté internationale de venir en aide au Sénégal par le déploiement rapide et efficace d’un dispositif de prévention et de résolution des conflits avant que la crise ne s’installe. Car, les risques de confrontation irrémédiables entre le pouvoir et l’opposition à la suite des derniers développements judiciaires intervenus dans l’affaire ‘Sweet Beauté’ avec le renvoi devant la Chambre criminelle du principal leader de l’opposition ont largement dépassé la cote critique d’alerte».


« Si Sonko refuse de comparaître, il sera traqué, cueilli et jugé par force » Le fait que le leader de PASTEF laisse planer le suspense par rapport à sa comparution dans l’affaire Sweet Beauty n’est pas du goût de Lat Diop. Dans cet entretien accordé à Vox Populi, le responsable «apériste » à Guédiawaye et Directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (LONASE) met en garde Ousmane Sonko contre tout refus de comparaître.

« Si Sonko refuse de comparaître, il sera traqué, cueilli et jugé par force », tonne-t-il.

Quel commentaire faites-vous du renvoi d’Ousmane Sonko devant la Chambre criminelle dans le cadre de l’affaire Sweet Beauty ?  Je n’ai pas de commentaire à faire sur la décision qui a été prise par le Doyen des juges d’instruction. Mais, j’aimerais préciser que nous sommes dans un Etat de droit où chaque citoyen a le droit de se prévaloir de l’application de la règle de droit. C’est différent de l’Etat de police où le droit qui existe sert uniquement à l’usage interne de l’administration. Nous sommes dans un Etat de droit où nul n’est au-dessus de la loi. Ousmane Sonko a été renvoyé devant la Chambre criminelle. S’il est un bon citoyen, il devrait aller répondre sans tambours ni trompettes. Maintenant, il appartiendra à l’Etat du Sénégal de prendre toutes ses responsabilités pour que le droit soit appliqué. Il ne faut pas qu’il y ait des passe-droits. Je crois que l’Etat a déjà pris toutes les mesures et dispositions nécessaires pour que le droit soit dit et bien dit dans l’affaire qui oppose Ousmane Sonko à la jeune masseuse Adji Sarr.
Cultivons la paix et la concorde. Et laissons la justice faire son travail.   

Mais, jusqu’à présent, le leader de PASTEF n’a pas confirmé qu’il allait comparaître, laissant planer le suspense…


Ousmane Sonko va comparaître de gré ou de force. Nul n’est au-dessus de la loi. Il faut que cela soit très clair. Si Sonko refuse de comparaître, il sera traqué, cueilli et jugé par force. Parce qu’il n’est pas question qu’un justiciable puisse défier impunément la justice. Il n’a qu’à choisir : soit il va se présenter devant la barre de manière volontaire, ou bien il y sera contraint. Que les Sénégalais sachent qu’en cas de résistance de sa part, tout ce qui adviendra sera uniquement de sa faute. Je l’appelle à la raison. Je pense même que l’Etat du Sénégal doit communiquer dans ce sens pour que les Sénégalais soient édifiés sur le fait que tout ce qui se passera, au cas où Ousmane Sonko refuserait de comparaître, lui sera totalement imputé. Je le répète, si Ousmane Sonko ne répond pas à la justice, il sera amené au tribunal par la force pour être jugé. 

Que vous inspirent les menaces d’Ousmane Sonko qui évoque la réédition des évènements de
mars 2021 ? 

Il doit cesser de rêver debout. Qu’il cesse ses enfantillages. Ousmane Sonko se trompe de contexte et d’époque. Ce qui s’est passé au mois de mars 2021 n’a rien à voir avec l’affaire qui l’oppose à la jeune masseuse Adji Sarr. La Covid-19 et le couvre-feu avaient provoqué un ras- le-bol dans le pays. Certaines populations qui avaient des difficultés pour joindre les deux bouts s’étaient révoltées. Aujourd’hui, les Sénégalais savent que cette situation est derrière nous. Et ils savent ce qui relève du droit et de la politique politicienne. De toutes les façons, l’Etat prendra toutes ses dispositions pour sécuriser les personnes et les biens. L’Etat fera face à toutes les tentatives de déstabilisations. Il est inconcevable que, dans une République, une personne, quel que soit son statut, refuse de déférer à la convocation du tribunal. Cela est impensable et serait inadmissible. Si Ousmane Sonko réussit à se soustraire à la justice, ce serait la fin de la République. Tous les Sénégalais seraient en danger. Force doit rester à la loi, mais surtout à l’Etat. Ousmane Sonko est un justiciable comme tout le monde. Il va comparaître de gré ou de force. Pour ceux qui menacent et qui promettent du sang et du feu, je
leur demande de savoir raison garder. L’Etat et les citoyens sont prêts à défendre la République contre toute forme d’agression. Il ne s’agit pas aujourd’hui de défendre le Président Macky Sall ou l’Alliance pour la République. Il s’agit de défendre la République qui
est en danger. Les fondamentaux qui garantissent notre vie en communauté sont en train d’être mis en danger par une minorité d’irresponsables. Jusqu’à preuve du contraire, Macky Sall est majoritaire dans le pays. Nous n’accepterons pas qu’une minorité veuille mettre le pays à feu et à sang. J’ai même entendu des gens dire qu’ils sont en train de répertorier les adresses des maisons des responsables du pouvoir. Qu’ils sachent que nous aussi, connaissons leurs adresses. Ils n’habitent ni en Gambie ni en Mauritanie. Nous ferons face. 

Le débat sur le 3e mandat continue de faire rage. Quel est votre point de vue sur cette
question ? 


Sur cette question, ma position n’a pas évolué. Je considère que c’est une question de responsabilité. Si le président de la République, Macky Sall, considère qu’il n’a pas le droitd’abandonner ce pays, de laisser les Sénégalais à eux-mêmes, de laisser le pays entre des
mains inexpertes et impropres, il doit se présenter en 2024. C’est cela mon intime conviction. La loi permet au Président Macky Sall de briguer un deuxième quinquennat en 2024. Il revient au président de la République de prendre ses responsabilités. Le Conseil constitutionnel, comme il l’a toujours fait, prendra ses responsabilités. Je demeure convaincu que sur le plan du droit, la question de la recevabilité ou non de la candidature de Macky Sall ne se pose pas. Il y a la jurisprudence Abdoulaye Wade qui est là. Et tout le monde sait que le Conseil constitutionnel a déjà tranché cette question. Il a dit clairement au Président Macky Sall que son premier mandat n’est pas régi par la nouvelle Constitution. Tous les Sénégalais le savent. Le moment venu, le Conseil constitutionnel prendra ses responsabilités. Macky Sall a l’obligation de poursuivre son œuvre pour assurer davantage l’émergence et la stabilité du Sénégal. Il y va de l’intérêt du Sénégalais. Maintenant, certains me diront que c’est une question de morale, parce qu’il avait dit que c’est son dernier mandat. Nous savons tous que c’est la situation qui crée l’exception. Nous sommes dans une situation exceptionnelle. Et en politique, il n’y a pas de situation figée. Elle est évolutive. Un homme politique doit pouvoir s’ajuster en fonction des circonstances. Le Sénégal a encore besoin du président de la République, Macky Sall. Il devra prendre toutes ses responsabilités. C’est ce que nous
attendons de lui. 

Que pensez-vous du livre de Cheikh Yérim Seck sur la gouvernance du Président Macky Sall ? 

Nous sommes dans une démocratie. Cheikh Yérim Seck a le droit de faire un livre et d’exprimer ses idées. Laissons le soin à tous ceux qui le désirent de donner leur point de vue sur la marche du pays. Cheikh Yérim Seck a parfaitement le droit d’émettre ses opinions. C’est pourquoi je n’ai pas compris qu’un simple passage de son ouvrage ait mis certains dans tous leurs états.


 Propos recueillis par


C’était le blackout total au terrain Yekini de Keur Massar où s’est tenu le grand meeting de PASTEF les Patriotes.

Le secteur où se tenait cette manifestation était sous coupure générale d’électricité et d’internet.
Impossible de se connecter aux réseaux sociaux ou d’émettre un simple appel.

La coupure d’électricité a failli saboter cette rencontre qui a mobilisé une foule immense venue des quatre coins de la région de Dakar.

Après une trentaine de minutes d’attente, l’électricité a été rétablie mais la connexion internet était toujours au ralenti ou inexistante, ce qui a impacté le travail des journalistes qui faisaient la retransmission en direct sur les plateformes digitales…